Green Creative : Quel est l’avantage du biodéchet dans un processus de méthanisation ?
Jean-Yves Raphin : Le premier avantage d’apporter du biodéchet en méthanisation agricole, c’est qu’on apporte pas de culture dédiée. Même le couvert végétal en culture intermédiaire derrière un maïs est restitué à la parcelle. L’approche est vertueuse, le biodéchet c’est une nourriture qui vient du sol et qui retourne au sol sous forme de digestat et d’engrais azoté après avoir fait du gaz.
Le deuxième avantage c’est le pouvoir méthanogène élevé. En méthanisation agricole, le taux de CH4 est entre 50 et 55%. En méthanisation avec du biodéchet, on est plutôt autour entre 58 et 62%.
On utilise moins de gaz pour faire autant de kW. Quand on exporte une citerne de biodéchet soit 30m3, cela équivaut à 1 hectare de maïs en valeur méthanogène.
Green Creative : Quel usage faites-vous du digestat issu de la méthanisation ?
Jean-Yves Raphin : On couvre tous les besoins de nos plantes avec le digestat. La valeur minérale azote est gardée dans le sol, elle n’est n’est pas lessivée, elle est utilisée par les plantes à bon escient. Très concrètement ça fait 5 ans qu’on fait de la culture de maïs et qu’on utilise plus aucun engrais chimique, c’est un vrai impact économique et écologique.
On cherche même une machine pour épandre du digestat une fois que le mais est levé. On aimerait pouvoir passer dans les inter-rangs. Cela serait une manière encore plus pertinente d’utiliser le digestat.
On épand aussi notre digestat chez nos voisins moyennant une participation au frais d’épandage à hauteur de 4 euros le m3 épandu. Le plan d’épandage se fait sur 700HA dans un rayon de 20Km.
Green Creative : Vous cherchez toujours à être le plus vertueux possible en fait !?
Jean-Yves Raphin : Oui et on réutilise aussi la chaleur du méthaniseur.
Notre méthanisation est en co-génération, on a donc une génératrice qui produit du courant.
Ce moteur produit plus de chaleur que d’électricité en terme de Kilowatt, on utilise cette chaleur pour le séchage de fourrages en grange de mai à septembre sur l’exploitation, pour de la fabrication de fromage tous les jours. On l’utilise aussi pour hygiéniser nos soupes.
Chaque fois qu’on a une énergie, on l’utilise au mieux. On utilise donc moins de bois pour la chaufferie. On sèche le foin plus vite et le coût de la ventilation est divisé par deux.
Green Creative : Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui se lance dans la méthanisation biodéchets?
Jean-Yves Raphin :
Aujourd’hui la chose la plus compliquée c’est la réglementation. Notamment au niveau des agréments, quand vous faites un dossier de métha agricole, si vous incorporez du biodéchet, il faut des autorisations différentes, c’est le dossier le plus lourd à porter. Mais ensuite, avec le biodéchet, il y a une prime énergétique qui vient se rajouter à la prime du kw produit propulsé.
Il faut aussi s’entourer de partenaires dans le recyclage pour bénéficier du réseau du biodéchet. Nous travaillons avec la société Excoffier qui s’occupe de la logistique et du transport de biodéchet. Ils vont voir les entreprises pour récupérer les biodéchets. Ils ont 20 commerciaux qui tournent sur 3 départements Nous on est exutoire indépendant et Excoffier commercialise.Chacun son métier.
Green Creative : Parlez-nous de la collaboration avec Green Creative. Vous aviez l’ancienne version V2 et vous avez resigné en 2023 pour un Flexidry nouvelle génération.
Jean-Yves Raphin : On a resigné avec Green parce qu’en allant voir différentes machines, on s’est rendus compte que c’était les meilleurs en terme de qualité de soupe, c’est ce qui fait la différence avec les autres déconditionneurs. On avait beaucoup de soucis de maintenance avec la V2 ( ancienne version du Flexidry avant la nouvelle génération NDLR avant après ) , donc le premier choix ce n’était pas de retravailler avec Green.
On a fait un tour du marché. Et ce qu'on a vu nous a pas plu ! On a vu des choses catastrophiques chez des industriels qui déconditionnaient en broyant.
Nous, comme on épand nos digestats, c’’est primordial de ne pas avoir de plastique dans nos champs. La qualité de la soupe, cest notre premier critère pour choisir un déconditionneur. En ayant fait le tour de la concurrence et en ayant eu de bons retours de gens déjà équipés, on est revenus sur la machine de chez Green Creative.
Envie d’en savoir plus, retrouvez ici toutes les infos sur Flexidry : https://www.green-creative.com/technologie-deconditionnement-avec-flexidry-et-flexiboost
Discutons en ensemble de vos besoins : lucile.noury@green-creative.com